13.4.11

classe Corée

 JuunJ

D Gnak



La fashion-week de Séoul fête ses 10 ans.
Avec panache


Article du Citizen K Printemps 2011


   C'est de son extrême singularité, voire de ses complexes, que la mode coréenne a fait un atout. Le pays lui-même, pourtant pris en tenaille entre la Chine et le Japon, a dû lutter, dans tous les sens du terme, pour ce statut d'outsider absolu. Tournée vers le futur - et vers les États-Unis -, jouissant d'une santé économique insolente, la Corée a de quoi séduire. Séoul affiche des ambitions impressionnantes... et s'en donne les moyens. Les autorités locales, par une politique d'investissements massifs, ont donc misé sur la mode et sur une fashion-week qui est devenue avec les années un rendez-vous pan-asiatique, faisant oublier Tokyo dans le calendrier chargé des manifestations mode. Une activité qui est ici asservie au système qui régit toute l'économie nationale, celle de quelques grands groupes ayant réussi une diversification totale. Un des derniers obstacles, mais de taille, dont la mode coréenne est en train de s'affranchir, est l'image "cheap" liée à la production industrielle nationale des années 1970 et 1980.
En mars dernier, pour ses 10 ans, la fashion-week de Séoul a réussi son pari. Grâce à JuunJ et à Songzio, deux créateurs présents dans le calendrier parisien, le prêt à porter masculin made in Korea a aujourd'hui une vraie signature et une belle crédibilité. Lignes d'épaules très marquées, vestes courtes, pantalons larges inspirés des arts martiaux, le style coréen existe bel et bien. Repérée et appréciée depuis plusieurs saisons, la griffe MVIO, fleuron de la mode du groupe Samsung, propose un vestiaire stylé pour preppy boys décalés en costumes shorts et foulards de soie imprimés. D Gnak mise aussi sur une garde-robe hybride, entre classicisme et décontraction. Il répond avec talent au désir de ces nouveaux consommateurs, travaillant dans une des mégalopoles du continent asiatique mais désireux d'abandonner progressivement la carapace de sacro-saint costume-cravate.
Dans ce panorama de la mode coréenne, il est parfois difficile de savoir à qui l'on a à faire. Les créateurs affichent souvent une griffe plutôt que leur patronyme et leur habitude de donner des titres à leur collections ne facilite pas les choses... De plus, des appellations qui pourraient nous paraître anecdotiques, voire un peu ridicules, sont là-bas gage de succès. À l'instar de Jardin de Chouette, une des marques les plus prisées par les filles branchées osant s'affranchir du triumvirat Balenciaga/Chanel/Balmain. À chacun son exotisme ! La collection la plus remarquable de la dernière édition de la SFW fut sans nul doute celle de Kaal E.Suktae avec ses somptueux patchworks néoconstructivistes. On est loin d'une mode folklore même si celui-ci peut se retrouver en filigrane de bon nombre de collections.
La fashion-week de Séoul a intelligemment misé sur l'échange, en invitant avec constance des créateurs asiatiques non-coréens. Guest-star de la saison, la jeune Mongole Tsolo Munkh, installée à Paris, y a présenté sa collection choc devant un public ébahi. Le salon Tranoï de la famille Hadida, incontournables dénicheurs de talents connus pour leur boutique L'Éclaireur, ont eux aussi jeté l'ancre à Séoul avec une première édition locale. Le soleil se lève à l'Est, c'est une certitude.






The Seoul fashion-week celebrate its tenth anniversary
With panache


Article of Citizen K Spring 2011







   It's for his very unusual, even his complex that Korean fashion is a plus. The country itself, however caught between China and Japan, has struggled in every sense of the word for this absolute outsider status. Looking to the future - and toward the United States – enjoying insolent economic health, Korea is appealing. Seoul shows enormous ambition ... and it empowers. The local authorities, through a policy of massive investment, have therefore relied on fashion and a fashion-week that has changed over the years a go pan-Asian in Tokyo making you forget the busy schedule of fashion events. An activity controlled by the system that governs the entire national economy, that of some major groups achieved a total diversification. One of the last obstacles, but in size, Korean fashion which is being overcome, the image is "cheap" tied the national industrial production of the 1970 and 1980.
Last March, for the tenth anniversary, the Seoul fashion-week has succeeded. With JuunJ and Songzio, two designers who exhibited in the Paris schedule, the men prêt à porter made in Korea has become a real signature and a great credibility. Very pronounced shoulder lines, short jackets, large pants inspired martial arts, Korean style does exist. Identified and assessed for several seasons, the brand MVIO, flagship of the mode of the Samsung group, offers a stylish wardrobe for preppy boys staggered costumes in shorts and printed silk scarves. D Gnak also builds on wardrobe hybrid between the classic and relaxed. He meets with talent the desire of these new consumers, working in one of the Asian continent megacities but eager to phase out the shell sacrosanct suit and tie.
In this panorama of Korean fashion, it is sometimes difficult to know which one has to do. The creators often show a claw rather than their names and their habit of giving titles to their collections do not make things easier... Moreover, names that we may appear anecdotal, even a little ridiculous, is there a guarantee of success. Like Jardin de Chouette, a brands most popular with the trendy girls daring to overcome the triumvirate Balenciaga / Chanel / Balmain. Everyone has his own exotic! The most remarkable collection of the last edition of the SFW was no doubt that Kaal E. Suktae with his sumptuous neoconstructivism patchwork. It is far from a folklore fashion even though it may find itself in watermark many collections.
The fashion-week Seoul has cleverly leveraged exchange by inviting consistently Asian non-Koreans creators. Guest-star season, the young Mongolian Munkh Tsolo, based in Paris, has presented his collection to an stunned shock audience. The exhibition of Tranoi of the Hadida family, inescapable talent scouts known for their L'Éclaireur shop, were also anchored in Seoul with a first local edition. The sun rises in the east, is a certainty.

1 commentaire:

Claire a dit…

cool glasses

~ xoxo :)

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